De l'idée à l'exploitation d'une maison d'hôtes

Nadège Laurens www.lesbarabans.com

De l'idée à l'exploitation d'une maison d'hôtes

La naissance du projet

Notre projet de maison d’hôtes est né d’une reconversion professionnelle : Luc a été licencié de son entreprise à 50 ans, ce qui laissait peu d’espoir de retrouver un emploi avec la même qualification et le même salaire. En ce qui me concerne, j’étais assistante maternelle et j’exerçais chez moi. Nos 2 filles ayant 5 et 7 ans, elles étaient encore à l’âge où l’on suit ses parents sans rechigner.

Nous étions donc mobiles géographiquement. La décision d’ouvrir une maison d’hôtes dans le Jura a été dictée par la volonté de travailler toute l’année (saison d’été et saison d’hiver), et le prix de l’immobilier (plus modeste que dans les Alpes par exemple).

Est venue ensuite la phase de recherche de la maison idéale, tâche difficile lorsqu’on n’a jamais exercé le métier d’exploitant de chambres d’hôtes. Il faut penser à sa famille et en même temps à l’activité, ce qui n’est pas toujours facile à concilier, que ce soit pour le choix de la localisation ou pour le choix de l’agencement de la maison.

La création de la maison d'hôtes

Nous avons choisi le label Gites de France pour sa notoriété, et nous sommes toujours adhérents. Nous n’avons pas vécu le cahier des charges comme une contrainte mais plutôt comme un guide.

Nous avons financé l’achat de la maison avec la vente de notre maison précédente. Les travaux ont été financés par l’indemnité de licenciement de Luc. Luc a réalisé la plupart des travaux lui-même. Nous avons démarré avec une seule chambre au départ. En attendant que les trois chambres « tournent », nous avons vécu sur les indemnités chômage (partielles pour cause de création d’entreprise) de Luc et mon salaire de nounou. Ne sachant pas ce qu’allait rapporter l’activité, nous n’avons pris aucun crédit, même pas immobilier, et c’est ce qui nous a permis de vivre pendant 9 ans malgré des revenus très modestes. Aujourd’hui, Luc a acquis ses droits à la retraite, ce qui apporte un revenu supplémentaire et j’ai repris l’activité d’exploitante de maison d’hôtes à mon nom. Nous nous sommes donc permis d’arrêter la table d’hôtes, qui était la tâche la plus contraignante, tant au niveau des horaires, qu’au niveau de la lassitude qu’implique le fait de recevoir des touristes à qui l’on raconte toujours la même chose… Globalement, je dirais que le recours à des crédits compromet beaucoup le fait de pouvoir vivre de ce métier. Et parallèlement, il est difficile en pleine saison de concilier exploitation de chambres d’hôtes, avec une activité professionnelle parallèle.

Des avantages et des inconvénients

L’inconvénient majeur de cette activité est qu’on est toujours un peu « décalé » des amis et de la famille : on travaille essentiellement les week-end et lorsque les autres sont en vacances.

C’est parfois difficile pour les enfants, de même que d’avoir souvent des inconnus chez soi. Il faut penser lors de l’aménagement des chambres et des pièces dédiées aux repas, à se préserver une certaine intimité, des parties de la maison auxquelles les vacanciers n’auront pas accès, penser à ses enfants qui deviennent vite ados…
En revanche, cela laisse une certaine disponibilité en journée pour les emmener aux activités, aux divers rendez-vous, aux réunions scolaires…
Et on ne se pose pas la question de ce qu’on va faire des enfants pendant les vacances scolaires.

Par ailleurs on part soi-même en vacances hors-saison, et on bénéficie donc de tarifs avantageux sur les destinations soleil.

Communication et taux d'occupation

Notre visibilité est assurée par notre label, l’adhésion à quelques offices du tourisme (qui engendre une visibilité au niveau du Comité Départemental du Tourisme, et d’autres organismes connexes), et quelques sites internet bien référencés, quoique pas toujours adaptés aux maisons d’hôtes (Booking etc…).

Globalement, nous avons un taux d’occupation d’environ 35 %, ce qui correspond à la moyenne nationale.
Il faut sans doute bien réfléchir quant au choix de la localisation de sa maison d’hôtes : s’il n’y en a pas dans le secteur, c’est que la demande touristique n’est peut-être pas très développée.
Et s’il y en a déjà beaucoup, y a-t-il le potentiel pour une structure supplémentaire ? Veut-on travailler toute l’année ? Sur une longue saison d’été, ou sur deux saisons ?

Exploiter une maison d’hôtes qui n’accueille que des couples et ne propose pas la table d’hôtes, lorsque l’on vit à deux, est fondamentalement différent d’exploiter des chambres familiales en proposant la table d’hôtes tous les soirs, quand on a soi-même des enfants…

Il ne faut pas oublier que c’est un choix qui implique toute la famille.

Nadège et Luc possèdent une très belle maison d'hôtes dans le Parc Naturel Régional du Haut-Jura.
Découvez leurs chambres d'hôtes Les Barabans.